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LVTiC x 4L Trophy – Le désert marocain

Chers sponsors, Chères familles, Chers amis,

Voilà maintenant cinq jours qui sont passés sans que vous n’aillez eu la moindre nouvelle de notre aventure. Nous prenons enfin un peu de temps pour écrire, et surtout nous trouvons du réseau pour vous partager notre aventure sableuse.

Dimanche 19 février
Comme raconté dans notre précédente newsletter, notre bateau pour traverser le détroit de Gibraltar nous attendait à 4h le dimanche matin pour partir du port à 6h. Sans trop de surprise, les horaires espagnols et marocains nous ont fait partir du port d’Algésiras avec deux heures de retard. C’était en réalité le bateau avec le moins de retard des 4 bateaux réservés pour le 4L trophy. Cela fait travailler la patience pour un équipage suisse. Après de longues attentes administratives, nous partons finalement du port de Tanger où nous avons débarqué à 10h. Une joie immense s’empare de nous en roulant nos premiers kilomètres sur le continent africain. Nous retrouvons nos amis belges et l’équipage de l’UTC à la première aire d’autoroute pour rouler tous ensemble.
Finalement ce n’est pas une légende, rouler sur le sol Africain est vraiment différent que de rouler sur les routes européennes. Des personnes qui traversent l’autoroute, des moutons ou des chiens qui se promènent sur la bande d’arrêt d’urgence, des Marocains assis sur la glissière de sécurité au milieu de nulle part qui regardent les voitures passer, on y voit vraiment de tout. Nous sommes cependant agréablement surpris de l’état de l’autoroute, où aucun nid de poule ne nous surprend, contrairement aux petites routes dans les villages marocains traversés justes après.
Notre désir de vouloir découvrir le pays nous pousse à quitter l’autoroute malgré le peu d’avance que nous avons, et nous voilà sur les petites routes de campagne. Le Maroc est immense. Il faut souvent 20 ou 30 kilomètres de route toute droite traversant la forêt pour relier deux villages. Les camions que nous croisons sont surchargés, les motards n’ont pas de casques, les voitures dépassent en prenant de grands risques. Bref nous sommes bien dépaysés. Avec l’équipage belge nous faisons une halte dans un village typiquement marocain. Ce village s’appelle Sidi-Allal-El-Bahraoui. Nous souhaitons rencontrer de près la population, et pour nous faire à la culture locale nous cherchons à acheter des djellabas et des chèches dans le souk du village. Nous ne trouvons pas de souk, mais cela nous offre un prétexte pour demander aux habitants. Toutes les femmes rencontrées ne parlent pas français. Leur sourire est cependant particulièrement frappant. Nous faisons le tour du quartier sans pouvoir trouver de magasin de vêtement. Nous rencontrons alors un habitant dénommé Abdel, professeur de français, qui nous a bien aidés ! Après la découverte des odeurs des plantes de son jardin, il nous emmène directement au magasin en empruntant une série de petites ruelles désertes que nous n’aurions jamais emprunté… Une fois au magasin, le vendeur nous fait tester de nombreuses tenues et finalement nous voilà ressortis en genduras (djellaba sans capuche et plus légère) chèche sur la tête à un prix défiant toute concurrence ! Une fois revenu à la voiture, Abdel nous a préparé le thé, le pain chaud et les olives pour un encas local exceptionnel. Parler avec son fils Walid nous a permis d’apprendre plein de choses sur la vie au Maroc : les horaires des souks, le coût de la vie, le fossé qu’il existe entre les grandes villes et les villages… Ce temps incroyable se devait d’avoir une fin car encore plus de 5h de route nous attendaient !
Ces kilomètres furent avalés dans la bonne humeur et une impression de karting à coup de montées de col (l’un culminant à plus de 2200 mètres), dépassements, de pitstop express pour aider les Tocardes en Vadrouille dans la réparation de leur joint de culasse… Finalement, nous sommes arrivés au bivouac de Boulajoul à la nuit noire vers 22h15 après une journée longue mais belle. Le bivouac préparé par des locaux était fort convivial avec des tentes et des tapis couvrant une grande surface pour manger ! Un couscous au poulet et une petite soirée plus tard, nous nous couchons sur les coups de 1h pour attaquer le lendemain les premières pistes !

Lundi 20 février

Réveil 7h30 pour un départ à 9h. A la sortie de la tente, nous pouvons enfin admirer le plateau montagneux sur lequel nous avons dormi ! Après un petit déjeuner où nous était proposé pain, confiture, beurre, miel, café et thé nous repartons à l’assaut du Maroc pour une étape de quelques heures jusqu’à Merzouga.
Après des premières heures sans histoire et une pause couscous cuisiné au réchaud, nous sommes arrivés à la première piste ! Voyons ce que Dundy a dans le ventre ! Après des premiers kilomètres de rodage, c’est le moment du franchissement de oueds qui sont des bandes de sable où il faut trouver le juste milieu entre vitesse et vibration pour ne pas rester bloqué ! Quelle sensation que de donner des coups de volant en jouant avec les pédales dans un cadre magnifique ! Aucun souci pour Dundy sur les 20 kilomètres de pistes de ce jour-là.
Arrivé au bivouac de Merzouga, le moment de la remise des dons à l’association enfants du désert a eu lieu. Quelle quantité apporté sur cet énorme tapis rouge ! Ensuite nous avons pu discuter un peu avec les locaux et profiter d’un bon temps de repos. Petite balade dans les dunes, apéro entre amis, briefing pour le lendemain, douche (froide), repas à base de pâtes et de poulet et soirée cartes/musique puis ambiance festive aux nightclubs improvisés par certains équipages bien équipés.

Mardi 21 février – Première boucle
Avec un départ prévu à 10h30, nous avons pu profiter d’une matinée plus calme malgré le réveil traditionnel à 7h30 avec la musique (très, voir trop) répétitive du 4L Trophy ! Une fois la ligne de départ passée, concentration maximale avec la boussole et le roadbook à la main pour trouver les passages les plus intéressants ! Un de ces raccourcis nous a menés vers une belle dune où les capacités de pilotage ont été mises à rude épreuve. Nous avons aidé à pousser de nombreuses 4L ensablées. Avec notre technique des 45° et des roues bien droites pour franchir les obstacles, Dundy ne s’est jamais arrêtée ! Quelle brave celle-là !
Pour manger, nous avons retrouvé nos camarades belges pour un risotto aux légumes frais accompagné de vin rouge. La vie est dure dans ce cadre désertique ! La deuxième partie de la piste fut plus rocailleuse dans des paysages toujours plus dépaysants ! Les 100 kilomètres de la journée avalés, nous avons rejoint le bivouac en début d’après-midi. En sortant de la voiture, surprise ! Notre vitre arrière gauche avait disparu ! Heureusement, les mécanos de ce Trophy ont tout et en 20 minutes, nous avons monté une nouvelle vitre ! Nous voilà rassurés !
Nous sommes ensuite partis à l’assaut de la plus haute dune des environs avec notre matériel de snowboard et nos affaires d’apéros ! Après 45 minutes de randonnée dans le sable fin du désert, avec une dernière montée infernale, nous avons pu embrasser d’un regard un panorama stupéfiant sur les dunes environnantes avec une bonne bière presque fraîche ! Nos camarades belges nous firent remarquer que Jacques Chirac aurait dit : « C’est beau mais c’est loin ».
Le test du snowboard sur les dunes a ensuite eu lieu et même si cela ne glisse pas aussi bien que sur la neige, la sensation était exceptionnelle. Des saltos involontaires dans tous les sens pour Christian et des virages parfaitement maîtrisés pour Gautier. Bref encore un bon moment !
Une fois redescendu sur terre, l’heure de manger avait sonné avec en animation la soirée des talents des Trophystes ! Puis nouvelle belle soirée avec quelques équipages. L’abricotine fut fort appréciée ! Le rythme étant pris, c’est de nouveau sous les coups d’une heure que nous allons dormir sous un magnifique ciel étoilé !

Mercredi 22 février – Deuxième boucle

Cette fois-ci, nous partons en premier à 8h15 afin d’avoir la piste libre et cela a fonctionné ! Remonté comme des coucous suisses, nous nous pointons au départ à 8h29 et nous sommes la première voiture ! Nous aurons donc la charge de guider nos poursuivants ces premiers kilomètres. Mais le rythme effréné de Dundy fait qu’un moment nous nous retrouvons seuls au monde à 60 km/h sur du sable et de la rocaille ! Quel sentiment de liberté et de petitesse dans ces vastes étendues !
A un moment nous remarquons un oued suffisamment grand pour tester le snowboard tracté par Dundy. Une corde attachée et un snowboard aux pieds plus tard, nous voilà à tester une nouvelle activité ! A nouveau, le talent de Gautier pour la glisse se fait ressentir même si un léger progrès de Christian a pu être observé !
Nous avons ensuite repris la route après avoir retrouvé les belges et les sagimas (amigas à l’envers) avec qui nous avions mangé à Algésiras. Peu après, à la sortie d’un village fantôme, première alerte mécanique pour nous : le volant peut être tirés sur 5 centimètres le long de son axe ! A notre plus grand bonheur, seule un écrou de la crémaillère avait sauté et donc en 30 minutes c’était réparer sans l’aide des mécanos je précise !
Le timing étant assez large pour cette boucle de 100 kilomètres, nous nous sommes arrêtés dans un restaurant local pour déguster de très bon tajins avec les deux autres équipages. Quelques kilomètres de piste plus loin, nous voilà à nouveau et pour la dernière fois au bivouac de Merzouga où nous retrouvons un quatrième équipage de bretons ! La fine équipe pour l’épreuve marathon est formée : 6 gars, 2 filles, 3 pays ; un beau petit groupe ! Encore un tajin au souper (mais nous nous en lassons pas…), et à nouveau une belle soirée festive complète une nouvelle journée incroyablement dépaysante ! Il y a même eu un instant émotion à la fin du briefing général avec une demande en mariage sur la scène ! Bref on est jamais au bout de nos surprises dans cette aventure !

Jeudi 23 février – Jour 1 de l’épreuve marathon

Ce matin c’est le début de la mythique épreuve du marathon : deux jours en autonomie avec 600 kilomètres dont plus de 200 de pistes! Tout le monde essaie de partir vers 9h et c’est l’embouteillage à la sortie du camp : 40 minutes pour passer le portique à 300 mètres en plein désert ! La team des 4 équipages se lance à fond la caisse à coup de hors-pistes pour dépasser les plus lents ! Tant que les sauts ne font pas plus de 2 mètres, Dundy l’increvable peut le faire !
Des arrêts boissons et toilettes de moins de 10 minutes, une concentration maximale et nous progressons rapidement ce qui nous permet de nous poser à l’ombre d’un arbre pour le déjeuner ! Au menu. Pâtes carbo avec un vin blanc du Valais, un délice !
Puis reprise directe ! Et quelques instants plus tard, premier coup dur pour l’équipe. L’équipage belge voit son châssis fissuré et donc se trouve dans l’obligation d’abandonner l’étape… nos compagnons de toujours lâchent à 150 kilomètres du drapeau à damier…
La consigne étant que nous ne pouvons pas rouler de nuit, nous repartons de plus belle avec les deux autres équipages pour finalement se poser sur la dernière dune à 5 kilomètres de l’arrivée pour profiter d’une soirée entre nous.
Au programme : moment de partages, snowboard (ou plutôt ‘sandboard’) tracté, du spikeball sous un coucher de soleil paradisiaque, des jeux de société, un feu de joie et un énorme apéro dinatoire
fait de röstis, saucissons, pâté… Un dernier soir idyllique dans un désert marocain que nous sommes tristes de devoir quitter…

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